Chapitre 1    “Un Héraut sinon rien”

Une vingtaine de personnes équipées de masques à gaz ont quitté la Carcassonne pour une mission d’exploration en zone ravagée. Bien que marchant de manière relativement groupée, très vite 3 groupes se formèrent. L’air irrespirable, la mauvaise qualité des masques, une atmosphère polluée avec vue constamment limitée à 300 ou 400m, de la boue sous les pieds, une pluie ou bruine habituelle en cette saison, pas de quoi se rappeler cette ballade comme le plus beau jour de sa vie en cette période de Mousson.
Longeant la D108 qui se craquelait vers le Nord, ces groupes rejoignirent tous un container orange de fortune, sorte d’avant poste où aurait du se préparer et s’organiser la prise d’un complexe industriel du nom de Heinz. Ce complexe abritant des plantations de tomates ravagées représentait un espoir pour Carcassonne. Seul un groupe y parvint, un autre étant rentré pour causes de blessures et le dernier étant partis vers l’ouest sur les traces de la patrouille de nuit du container... disparue.

Le groupe qui s’attaqua au complexe était quelque peu particulier, deux ouvriers dont une femme armée d’un tuyau de chauffage, un enfant aux joues rougies par une claque, un initié champion du camouflage et un paria excellent tireur à l’arbalète. Les chiens-pics qui rôdaient autour du complexe donnèrent du fil à retordre au groupe qui trouva temporairement refuge sur les toits. Le seul bâtiment vraiment visité fût celui des anciens bureaux administratifs dont les restants de fenêtres étaient occultées et souvent bardées de planches de bois. A l’étage ils firent une rencontre désagréable avec une sorte de scientifique étranger travaillant sur des choses difficilement compréhensibles. Une fois celui-ci neutralisé, le groupe entreprit de tester différentes choses comme une plaque avec des boutons et des lettres (un ordinateur selon l’initié), des fioles sorties tout droit d’une armoire à froid mais alors que de la lumière apparut au plafond (et dieu sait qu’à Carcassonne ils cherchent à avoir l’électricité) différentes choses se produisirent. Etait-ce les tests de fiole, était-ce les tests hasardeux de l’ouvrier sur le clavier du futur (ou du passé mais au moins celui-là fonctionnait), va savoir. Ce fût le black-out et tous ceux présent dans les pièces s’écroulèrent inconscients. Dans un même temps la fiole explosa et répandit une onde de froid si intense que n’importe qui aurait pu être transformé en statue de glace friable comme le verre.

Tous ceux qui chutèrent au sol firent un rêve, ils fusionnèrent avec quelque chose de vert vif et se réveillèrent avec une marque verte, plus visible pour certains que d’autres. Chacun sentit dés lors une sorte de très légère connexion à ce qui l’entourait, presque une sorte de pouvoir. Même entre eux, quelque chose les unissait désormais, ne fût-ce que l’expérience en elle-même. La marque verte et l’atmosphère désormais respirable autour d’eux ne laissèrent plus aucun doute sur la nature de ces jeunes hérauts. La fiole avait explosé, les lumières bleues tournoyantes dans l’armoire de métal avaient disparu. Tout aurait pu mieux se terminer si deux rigolos n’avaient pas décidés de tenter également l’expérience avec ce qui restait, çàd des fioles.

De retour au container les discussions discrètes menèrent bon train.

le scientifique tué par leurs soins était-il le héraut disparu, un certain Christian ? Non répondit une patrouille envoyée à leur recherche. Néanmoins il n’avait pas de marques vertes sur le corps, ni même masque à gaz.
où étaient passés les soldats, dont les jumeaux Narbonnais, partis à l’ouest sur les traces d’un cheval présent sur les lieux du meurtre de leurs collègues ?
Fallait-il que nos jeunes hérauts partent également sur les traces de la piste faite de branche cassées laissées par les Narbonnais ?
Et si les hérauts rentraient, qu’allaient-ils ramener de cette mission au peuple de Carcassonne en attente et surtout à Sandrine de la Marche qui avait organisé l'événement ?
Est-ce que les Hérauts allaient cacher leur statut de retour dans la cité ?
comment expliquer le parfait tracé, voir l’organisation de certains sangliers-vermines?
que signifiaient ces documents trouvés dans le labo, documents qui depuis pas moins de deux heures étaient devenus lisibles et compréhensibles pour tout le monde?
quelle était cette sensation d’être plus que ce qu’ils étaient avant, de n’avoir qu’à puiser dans leurs ressources intérieures (voir même extérieure) pour accomplir des choses impossibles.

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